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17 septembre au 17 octobre 2021
Conception graphique : Ho-Sook Kang
Éditions Walden'n
Par Lana Damergi, à l’occasion de l'exposition Schwarze Spiegel, Kunstverein, Heilbronn
, 2019Entretien avec Jean Francois Chevrier réalisé dans le cadre du colloque "Jeff Wall influences et résonnances"
MUDAM Luxembourg - Musée d'Art Moderne Grand Duc Jean, École Nationale Supérieure d'Art et de Design de Nancy
Cordination : Elia Pijolet
Crédits : Maya Cunat, Quentin Gaudry
criticat, revue semestrielle de critique d’architecture, numéro 20
, 2018Dessins et tableaux photographiques
Design graphique : Kühle und Mozer
Entretien avec Anne Giffon-Selle, à l'occasion de l'exposition Rue des Pyrénées, Le 19, Centre régional d'art contemporain, Montbéliard
Éditions les cahiers du 19
Éditions Sens & Tonka, Paris
, 2015Exposition organisée, par la Maison de Quartier des Avanchets et le Mamco, Genève
, 2013Texte de Jean François Chevrier
Design graphique : Kühle und Mozer
Catalogue de l'exposition personnelle.
Textes de Jean-François Chevrier : « Le grand écart » et Jean-Marc Huitorel : « L’immeuble comme tableau (une introduction à l’œuvre de Yves Bélorgey) »
Éditions Mamco, Genève
Colloque dans le cadre du projet de recherche Le temps suspendu (2010 et 2016)
Unité de recherche ACTH, Art Contemporain et Temps de l’Histoire de l’Ensba Lyon, 8 décembre
Communications, Des faits et des gestes, n°79, page 169
Éditions Seuil-EHESS
Livret de l’exposition Hypothèses de Collection, Frac Provence-Alpes-Côte d’Azur
, 1999Entretien avec Pascal Pique, Centre d’Art contemporain de Saint-Priest
, 1997Texte de René Borruey La Ville Grandeur nature
Aéroport Marseille Provence Terminal 2 Hall 4
Graphisme : Kühle und Mozer
, 1994Yves Bélorgey est représenté par la galerie Xippas
www.xippas.com / gpinassaud@xippas.com
Il vit et travaille à Montreuil-sous-Bois, France
contact@yvesbelorgey.com
Yves Bélorgey is represented by Xippas Gallery
www.xippas.com /gpinassaud@xippas.com
He lives and works in Montreuil-sous-Bois, France
contact@yvesbelorgey.com
Yves Bélorgey, vit et travaille à Montreuil-sous-Bois. Depuis le début des années 1990 le sujet principal de ses tableaux et dessins (carrés) est l’immeuble d’habitation moderne. Il peint ces "tableaux d’immeubles" comme des documents. Il enseigne à l’École nationale supérieure d’architecture de Paris-Malaquais.
Yves Bélorgey lives and works in Montreuil-sous-Bois. Since the early 1990s, the subject of his paintings and drawings (squares) has been the modern apartment block. He paints these ‘tableaux d'immeubles’ as if they were documents. He teaches at the École nationale supérieure d'architecture de Paris-Malaquais.
Des structures architecturales au rythme répétitif, des formes géométriques rigides et angulaires, des massifs en béton ou en briques dans des déserts modernistes des banlieues et des quartiers ‘sensibles’. En 1993, Yves Bélorgey s’invente un programme, initié par une “commande publique fictive”: peindre de manière systématique des immeubles d’habitation collectifs et commémorer ces vestiges des temps modernes, malgré la tendance générale à les faire oublier. A la fois des “mauvais objets”, souvent exclus du champ pictural, et des objets “d’une mauvaise conscience” rappelant parfois des casernes ou des baraquements concentrationnaires, ces complexes architecturaux sont destinés à disparaître. Le programme de Bélorgey va au contre-courant de ces pulsions destructrices. Il propose une stratégie curative, une tentative de préservation (avec beaucoup d’attention pour ces ‘fragments du réel’ en filigrane) : créer un corpus de type archive non-exhaustif, qui, par le biais de la peinture, transformera ces “monuments” mal-aimés et impossibles en “documents historiques” paradoxaux.
Le Chardonnet, La Rose, Barre Renoir, les Olympiades. Des immeubles au Mexique, en Europe de l’Est, au Japon… Des hommages aux architectes (Renaudie, Gailhoustet, Aillaud…) ou des ensembles constellés autour de thèmes-concepts et réunissant ensemble des tableaux et des dessins dans une exposition (Rue des Pyrénées, Cités-jardins…). Toutes ces enquêtes, à la fois picturales et conceptuelles, constituent un vaste corpus d’œuvres construit au fil des années et ponctué de rencontres et de voyages. La procédure de création est quasi-invariable, voire programmatique. Chaque immeuble, choisi comme un sujet d’investigation, est d’abord minutieusement examiné, tel un véritable ‘objet d’enquête’. Une visite sur place, destinée à recueillir des informations et à réaliser un reportage photographique, a toujours été une étape nécessaire du travail. Les prises de vues sont ensuite assemblées sous forme de collage qui cherche à reconstruire son objet de la manière la plus frontale. Ainsi, parvient-il à échapper aux déformations de la perspective et, en restant le plus objectif possible, à minimiser l’influence subjective que le regard pourrait y apporter.
La recherche d’objectivité joue un rôle important dans le travail d’Yves Bélorgey. Ses œuvres ne sont pas de simples représentations d’architectures, mais des “documents” qui se veulent “historiques”, capables de témoigner d’une période du temps précise. Le fait qu’il ne s’agisse pas de photographie, mais de peinture (ou de dessin), y ajoute une tension paradoxale, car une peinture est toujours une interprétation du réel – elle le modifie, l’épure, le recrée au lieu de le reproduire comme le fait la photographie, qui le capture tel quel : un ‘objet’ devant un objectif qui se veut objectif (surtout si l’on soustrait la subjectivité inévitable d’un point de vue, à l’origine de toute image). La photographie saisit un flux d’information qu’elle emprisonne dans un moment donné, riche de résidus contingents et de bruits visuels. La peinture, en revanche, permet de garder l’essentiel, de saisir une idée. En synthétisant les données, elle libère son objet des éléments accidentels, trop quotidiens et chaotiques pour être “typiques”, ainsi, elle lui permet paradoxalement de s’élever au statut de “témoin historique”. A l’origine, le format était invariable : 240 cm par 240 cm. Pour contrer la tendance réductionniste de la photographie à miniaturiser son image, ce choix de dimensions permettait aux tableaux de préserver un lien de parenté avec les objets représentés. Grâce à un jeu d’échelle ambigu, renvoyant à la hauteur et au volume des pièces d’un appartement à l’intérieur des immeubles, les peintures restituaient aux bâtiments leur monumentalité initiale. Puis, un format plus serré (150 x 150 cm) est apparu, suivi d’autres changements importants – ou, on pourrait dire, de véritables petites “révolutions”. Une, initiée en 2015, laisse apparaître des intérieurs, longtemps restées implicites, au milieu des façades modernistes ou pas. Elle ne nous éloigne pourtant pas de la préoccupation initiale de Bélorgey pour l’espace public, mais s’inscrit dans la continuité de son programme, car pour lui, habiter un espace, l’approprier, le façonner à notre image, n’est pas seulement une activité privée, mais aussi sociale. En représentant l’intimité envoûtante des espaces privés, il introduit dans ses recherches socio-picturales un nouvel angle de vision.
Une autre “révolution”, survenue en 2018, concerne une invention d’une nouvelle technique. Ainsi, Bélorgey commence à peindre en appliquant le pigment sec directement sur la toile. Cette technique hybride, qui rapproche la peinture du dessin au graphite, engendre des conséquences visuelles fortes. Les tableaux semblent pénétrés par la lumière. Le pigment sec recouvre la toile d’un velours et laisse la couleur ressortir avec plus de vivacité. Puis, des figures humaines, que ce soient des habitant-e-s des immeubles ou pas, commencent à apparaître dans les paysages urbains, y ajoutant du mouvement mais aussi une poésie fluctuante, comme pour contrarier le caractère statique, voire immuable, des immeubles. Enfin, la “révolution” la plus récente introduit un élément abstrait dans la composition. Faisant passer la figuration à travers une trame qui crée un effet optique fascinant, elle renforce le lien de la peinture avec le médium photographique.
Les changements, d’ailleurs, poursuivent leur course, car le travail de Bélorgey semble passer par une nouvelle période de transformation. Déjà très présente dans la série dédiée à l’enquête sur les cités-jardins, la nature prend une place de plus en plus importante dans la composition – qu’il s’agisse d’un passage voûté végétale d’une forêt artificielle ou une vue sur le jardin collectif où les éléments architecturaux se noient, devenus effacés et peu perceptibles. Ce thème apparaît comme une sonnerie d’alarme au milieu d’un sommeil encore profond. Voici un nouveau “vestige” en cours de disparition, un “monument” à archiver, à commémorer, bien que qu’il n’appartienne pas que à la modernité, mais à l’âge plus vaste encore – celui de l’anthropocène.
Architectural structures with repetitive rhythms, rigid and angular geometric forms, and massive concrete or brick constructions, often lost in modernist suburban deserts or "sensitive" neighborhoods... In 1993, Yves Bélorgey conceived a program rooted in a "fictitious public commission": systematically painting collective housing buildings to commemorate these relics of modernity, despite widespread efforts to erase them from memory. These structures, both "undesirable objects" often excluded from the pictorial field and objects of a "guilty conscience" reminiscent at times of barracks or concentration camps, are marked for disappearance. Defying destructive impulses, Bélorgey proposes a curative strategy—an attempt at preservation—infused with close attention and even tenderness for these "fragments of reality." Through painting, he creates a non-exhaustive archival corpus, transforming these unloved and "impossible monuments" into "historical documents."
Le Chardonnet, La Rose, Barre Renoir, the Olympiades. Buildings in Mexico, Eastern Europe, Japan… Tributes to architects (Renaudie, Gailhoustet, Aillaud…) or ensembles gathered around conceptual themes, bringing together paintings and drawings to constellate exhibitions (Rue des Pyrénées, Cités-Jardins… ) All these investigations, both pictorial and conceptual, form a vast corpus of works built over the years and enriched by encounters and travels. The creative process is almost invariant, even programmatic. Each building, chosen as a subject of investigation, becomes a meticulous ‘object of inquiry.’ Site visits – intended to gather information and conduct a photographic survey – are an essential first step. The resulting photographs are composed into collages that aim to reconstruct their subject as frontally as possible. In doing so, Bélorgey avoids distortions of perspective and, by remaining as objective as possible, minimizes the subjective imprint that the gaze might impose.
This pursuit of objectivity defines Yves Bélorgey’s work. His paintings are not mere representations of architecture but “documents” intended to serve as “historical” testaments to a specific moment in time. The fact that he chooses paintings (or drawings) over photography as his medium introduces a paradoxical tension: a painting interprets reality – it modifies, purifies and recreates it, rather than reproduces. Photography, meanwhile, seizes its subject as it is: an ‘object’ standing before an objective (and objectifying) lens striving for objectivity (especially if we discount the inevitable subjectivity of a point of view underlying any image). It freezes a flow of information in a given moment, and cannot always escape contingent residues and visual noise. Painting, on the other hand, retains only the essential and captures an idea. By synthesizing the data, it liberates its subject from accidental elements, too mundane and chaotic to be “typical”, elevating it to the status of a “historical witness” – paradoxically, of course.
Initially, the format was consistent: 240 cm by 240 cm. To counteract reductive tendency of photography to miniaturize its image, this choice of dimensions preserved a connection to the represented objects. Through an ambiguous play of scale - evoking the height and volume of apartment interiors - the paintings restored the buildings’ original monumentality. Later, a more compact format (150 x 150 cm) emerged, followed by other significant changes, or what one might call small “revolutions.” One, initiated in 2015, introduced interiors - long implicit and out of view - among the facades that are sometimes modernist and at other times not. This shift does not stray from Bélorgey’s initial concern for public space but rather extends his program, since for him, the two are linked: inhabiting a space, shaping it in our image, is not just a private activity but a social one as well. By representing the haunting intimacy of domestic environment, he brings a new perspective to his socio-pictorial explorations.
Another “revolution” involved the invention of a new technique. From 2018 onward, Bélorgey began applying dry pigment directly on the canvas. This hybrid technique that brings painting closer to graphite drawing, has engendered a powerful visual effect. The paintings appear to have been penetrated by light. The dry pigments cover the canvas in a velvety coat, which allows the colors to shine through even more vividly. Subsequently, human (or not) figures representing inhabitants began to appear more and more often in urban landscapes, adding movement and fluctuating poetry to the scenes, as if to counteract the static or even immutable character of the buildings.
Finally, the most recent “revolution” concerns the representation itself and introduces an abstract element into the composition. By filtering the image through a kind of latticework grid that creates a fascinating optical effect - constantly ‘dissolving’ and ‘reforming’ the painting depending on the movement of the spectator - it strengthens the connection between painting and photography in which such a grid is a necessity, a material condition for the very existence of the reproduced image.
Besides, the changes continue to unfold, as Bélorgey’s work is entering a new phase of transformation. Already extensively present in the Garden-cities series (Cités-Jardins), nature is taking an increasingly significant place in his compositions – whether it is a vaulted passage of artificial forest or a view of a collective garden where architectural elements fade, hidden behind a green leafy veil. This theme strikes an alarm bell in the midst of a deep auto-oblivious sleep. Here is a new “relic” in the process of disappearing, a “monument” to archive and commemorate, no longer a ‘victim’ of modernism but of a broader era: the Anthropocene.
Pour la reproduction des tableaux et dessins :
© Anne-Lise Seusse (depuis 2006)
© Guy Nouvet (avant 2006)
Photographic credits, for the reproduction of paintings and drawings:
© Anne-Lise Seusse (since 2006)
© Guy Noubet (before 2006)
Ce site présente un archivage quasi exhaustif des tableaux et des dessins.
Les contenus sont convoqués via un menu de recherche qui permet d’explorer le corpus à travers différents choix : Supports ou techniques (dessins/tableaux), Périodes de réalisation, puis Titres d’ensembles d’œuvres qui ont fait l’objet d’une exposition ou d’une publication, ou encore via des mots clés pour la recherche avancée (noms d’architectes, villes, couleurs, types de constructions, etc…). Le titre de chaque tableau ou dessin se présente comme une légende. Le nom de l’immeuble, celui de l’architecte, la date de construction et le lieu (la ville ou le quartier), puis la date du tableau, et son format. Par exemple : « Les Olympiades / Architecte : M. Holley, Construction : 1972, rue de Tolbiac, Paris 13ème / septembre 1996, 240 x 240 cm ».
Les mentions « démoli », « va disparaitre », peuvent compléter la légende.
Toutes remarques permettant de compléter ces titres pour se rapprocher de la vérité et de l’actualité seront prises en compte.
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Programmation : Samuel Diakité
Gestion des archives : Yves Bélorgey et Lina Chemlal
Interface : CMS ExtraBackoff, système de gestion de contenu initié en 2011 par Samuel Diakité.
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