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          Exposition personnelle
          Cités-jardins
          Xippas Paris, 2023
          Exposition personnelle
          Images de l'intérieur
          Le Printemps de Septembre deux lieux d'exposition au CIAM, La Fabrique, et Garage Bonnefoy, Toulouse, 2021
          Ensemble Toulouse
          Exposition personnelle
          Schwarze Spiegel
          Kunstverein Heilbronn, 2019
          Exposition personnelle
          Rue des Pyrénées
          La Virreina Centre de la Imatge, Barcelone, 2017
          Ensemble Rue des Pyrénées
          Exposition personnelle
          Rue des Pyrénées
          Centre d’art Le19, Montbéliard, France, 2017
          Ensemble Rue des Pyrénées
          Exposition personnelle
          Baldwin Hills Village (Village Green)
          Xippas, Genève, 2016
          Ensemble Baldwin Hills Village
          Autours de l'exposition de Simone et Lucien Kroll
          Cité de l'architecture, 2015
          Ensemble Simone et Lucien Kroll
          Exposition personnelle
          La Mémé, La Maladrerie, Bois le Prêtre, Spinoza
          Xippas Paris, 2014
          Exposition personelle
          Siedlung Halen
          Xippas Genève, Suisse, 2013
          Ensemble Siedlung Halen
          Exposition personnelle
          Intérieurs aux Avanchets
          Maison de Quartier des Avanchets, Suisse, 2013
          Ensemble Les Avanchets
          Exposition personnelle
          Yves Bélorgey, Anthropologie dans l’espace
          Mamco, Genève, Suisse, 2012
          Exposition personnelle
          Ulmer Zeichnungen
          Stadthaus Ulm et Kunstlerhaus Ulm, Ulm, Allemagne, 2012
          Exposition personnelle
          Peintures sur dessins
          Musée régional d’art contemporain Languedoc-Roussillon, Sérignan, 2012
          Exposition personnelle (avec un invité)
          Yves Bélorgey invite Atsushi Nishijima
          Xippas Paris, 2010
          Exposition personnelle
          Yves Bélorgey
          Xippas Paris, 2005
          Exposition personnelle
          Yves Bélorgey
          Xippas Athènes, 2005
          Exposition personnelle
          La Galerie Noisy-le-Sec
          Centre d'art La Galerie Noisy -le-Sec, 2004
          Exposition personnelle
          Yves Bélorgey
          Xippas Paris, 2002
          dialogue
          Yves Bélorgey - Frédéric Rouarch
          9 bis, Saint-Étienne, France , 2000
          Exposition personnelle
          Immeubles Mamco Genève
          Dans le cycle Patchwork in Progress Mamco Genève 1999, 1999
          Exposition personnelle
          L'Estaque
          Aéroport Marignane Marseille-Provence, 1994
          Texte
          Cités-jardins

          Texte du dossier de presse, exposition Cités jardins, Xippas, Paris

          , 2023
          Ensemble Cité jardin
          Entretien
          Images de l’intérieur, une conversation d’atelier avec Simon Bergala

          Conception graphique : Ho-Sook Kang
          Éditions Walden'n

          , 2021
          Ensemble Toulouse
          Entretien
          Yves Bélorgey, Schwarze Spiegel

          Par Lana Damergi, à l’occasion de l'exposition Schwarze Spiegel, Kunstverein, Heilbronn

          , 2019
          Entretien filmé
          Rencontres avec Jeff Wall

          Entretien avec Jean Francois Chevrier réalisé dans le cadre du colloque "Jeff Wall influences et résonnances"
          MUDAM Luxembourg - Musée d'Art Moderne Grand Duc Jean, École Nationale Supérieure d'Art et de Design de Nancy
          Cordination : Elia Pijolet
          Crédits : Maya Cunat, Quentin Gaudry

          , 2018
          Entretien
          Entretien avec Yves Bélorgey, le peintre de la ville moderne

          criticat, revue semestrielle de critique d’architecture, numéro 20

          , 2018
          Edition de l'artiste
          Rue des Pyrénées, Paris 20e

          Dessins et tableaux photographiques
          Design graphique : Kühle und Mozer

          , 2017
          Ensemble Rue des Pyrénées
          Entretien
          Yves Bélorgey, Rue des Pyrénées, dessins photographiques 2013-2017

          Entretien avec Anne Giffon-Selle, à l'occasion de l'exposition Rue des Pyrénées, Le 19, Centre régional d'art contemporain, Montbéliard
          Éditions les cahiers du 19

          , 2017
          Ensemble Rue des Pyrénées
          Catalogue
          Tableaux du Havre hors-champs, Yves Bélorgey & Anne-Lise Seusse

          Éditions La Forme

          , 2017
          Catalogue
          Architectures de Simone et Lucien Kroll, dix-neuf tableaux & dessins

          Éditions Sens & Tonka, Paris

          , 2015
          Ensemble Simone et Lucien Kroll
          Affiche
          Yves Bélorgey, Intérieurs aux Avanchets

          Exposition organisée, par la Maison de Quartier des Avanchets et le Mamco, Genève

          , 2013
          Edition de l'artiste
          Yves Bélorgey, Ulmer Zeichnungen

          Texte de Jean François Chevrier
          Design graphique : Kühle und Mozer

          , 2012
          Catalogue
          Yves Bélorgey, Anthropologie dans l’espace

          Catalogue de l'exposition personnelle.
          Textes de Jean-François Chevrier : « Le grand écart » et Jean-Marc Huitorel : « L’immeuble comme tableau (une introduction à l’œuvre de Yves Bélorgey) »
          Éditions Mamco, Genève

          , 2012
          Texte
          Élection du Paysage

          Alain Bergala

          , 2011
          Colloque
          L’histoire mise en forme par le travail de l’art

          Colloque dans le cadre du projet de recherche Le temps suspendu (2010 et 2016)
          Unité de recherche ACTH, Art Contemporain et Temps de l’Histoire de l’Ensba Lyon, 8 décembre

          , 2009
          Article
          Yves Bélorgey : « Immeubles, tableaux, documents »

          Communications, Des faits et des gestes, n°79, page 169
          Éditions Seuil-EHESS

          , 2006
          catalogue
          Que communiquent mes tableaux

          Livret de l’exposition Hypothèses de Collection, Frac Provence-Alpes-Côte d’Azur

          , 1999
          Entretien
          Saint-Priest, octobre 1997

          Entretien avec Pascal Pique, Centre d’Art contemporain de Saint-Priest

          , 1997
          Catalogue
          L'Estaque

          Texte de René Borruey La Ville Grandeur nature
          Aéroport Marseille Provence Terminal 2 Hall 4

          Graphisme : Kühle und Mozer

          , 1994
          Article
          Voyage, Dessins, photos, textes (d’Yves Bélorgey, Jean-Jacques Rullier, Yvan Salomone)

          Éditions Carnet de notes, numéro 4

          , 1998
          Texte
          Élection du Paysage

          Alain Bergala

          , 2011

          Tout le monde a fait un jour cette expérience lors d’un voyage en train. Pour une raison inconnue, le train ralentit et s’arrête en rase campagne, loin de toute gare. Le voyageur  que nous sommes se retrouve alors devant  un morceau de paysage ordinaire qui est soudain dédié à  son attention  par le seul fait du cadrage aléatoire de la fenêtre du wagon. Jamais personne avant nous n’a eu le temps ni l’occasion de prêter attention à ces pierres du ballast, ce talus, ces herbes, toutes choses condamnées d’ordinaire par la vitesse du train à n’être que formes fugitives, filées, impressions pures sans réalité matérielle stable. L’arrêt intempestif du train a fait que ces pauvres choses quelconques, sans qualités, que personne n’a jamais pris le soin de regarder, sont maintenant  à charge de notre attention, et de la nôtre exclusivement  car les autres fenêtres du même train ne cadrent pas tout à fait le même premier plan, les mêmes pierres du ballast, les mêmes herbes sauvages. Nous avons été  « élus » par le hasard machinique qui a fait que le train s’est arrêté précisément à cet endroit-là. Personne, pas même le conducteur du train, n’a eu l’intention de nous remettre la responsabilité de la visibilité de ces choses, et d’une certaine façon de leur existence même. C’est pour nous et nous seulement que le train, en s’arrêtant de façon impromptue, a cadré ce morceau de monde et les singularités ordinaires qui le composent. 

          Tous les passagers des trains qui s’arrêteront en gare d’Amsterdam à côté de ce panorama, créé par Yves Bélorgey, feront cette expérience du travelling qui s’arrête sur une image fixe. Mais avec une dimension supplémentaire : ce qui s’encadrera dans la fenêtre de leur compartiment ne sera pas du réel brut mais la représentation  peinte d’un paysage réel devant lequel aucun train ne passera jamais. Et ce paysage en presque trompe-l’œil les plongera dans un univers visuel totalement déconnecté de l’environnement urbain de la gare. Une sorte de faux raccord visuel, de picnolepsie :  se retrouver  soudain dans la nature au cœur d’une grande gare. Le voyage en train et la rêverie éveillée  ont toujours fait bon ménage. 

           

          J’ai toujours pensé qu’il y a une origine infantile dans l’émotion que suscitent en nous les mouvements de caméra. Notre perception du panoramique et du travelling trouve sa source dans la première enfance, et l’adulte qui se trouve devant un film régresse sans le savoir à ce stade infantile des émotions de la vision qui imprègnent son expérience intime du cinéma. 

          Pour le bébé, le panoramique précède le travelling. Le petit d’homme n’a qu’une très faible indépendance motrice à la naissance. Il n’a pas la faculté corporelle de se déplacer de façon autonome, mais très tôt il peut faire pivoter sa tête sur son axe, et prend un plaisir évident à secouer  la tête de gauche à droite et de droite à gauche, comme pour jouir de cette faculté de panoramiquer et de « balayer » ainsi du regard le petit monde qui est dans son champ de vision. 

          Ce panoramique de la première enfance est donc un mouvement  de découverte partielle du monde. Il répond à une double pulsion de maîtrise et de curiosité, même si cette découverte est limitée au seul pivotement de la tête sur son axe. Pasolini a eu une claire conscience de cette origine du panoramique comme dévoilement émerveillé de la sacralité mythique du monde dans la petite enfance. Il parle avec émotion du tournage de son premier film, Accatone,  où il découvrait avec innocence les mouvements de caméra et cette fonction sacralisante du panoramique :  « Il n’y a rien de plus techniquement sacré qu’un lent panoramique. Surtout quand ce mouvement est découvert par un amateur, et utilisé pour la première fois». 

           

          Pour le petit enfant, condamné par son immaturité motrice au panoramique, le travelling relève d’un désir au-dessus de ses capacités corporelles, dont la satisfaction est une conquête : anticiper sur sa future autonomie motrice la capacité de se déplacer dans l’espace. Pour cela il faut qu’un parent lui permette de parcourir l’espace. L’enfant crie et s’agite dans son berceau : quelqu’un va-t-il venir, le prendre dans ses bras, répondre à sa demande ?  L’accès du bébé au travelling dépend du bon vouloir d’un adulte qui décidera de la vitesse, du rythme, des arrêts, de l’itinéraire. Mais cet arrachement à l’immobilité forcée est délivrance jubilatoire. Plus tard viendra l’époque des poussettes comme machines à travellings avant sur le monde. Stanley Kubrick a définitivement inscrit la jouissance de ce sentiment de puissance et de pénétration de l’espace dans ses inoubliables travellings avant  à hauteur d’enfant dans les couloirs de Shining

          L’expérience sensible du paysage pour le passager du train est celle du travelling latéral. Le travelling avant est réservé au conducteur de la locomotive, même si le cinéma en a fait de tout temps grand usage. Il arrive parfois, dans certains petits trains dont le dernier wagon donne directement sur la voie , que les passagers aient accès à un travelling arrière, mais c’est une expérience de plus en plus rare. 

          Le mot est le même, mais il ne faut pas s’y tromper : la perception du monde et de sa place du regardeur dans le monde n’est pas du tout la même, pour le spectateur, dans ces trois formes de travelling. Le travelling  avant est vécu comme une pénétration de l’espace, le travelling latéral est un glissement sur le monde et le travelling arrière un éloignement, parfois un arrachement, toujours une prise de distance. 

          Le travelling latéral n’est ni pénétration, ni affrontement, ni exclusion du monde. Il nous donne la sensation de glisser dans l’espace devant le paysage. On y entre dans un rapport doux au monde, un rapport plus contemplatif qu’actif, et volontiers déclencheur de rêverie. Dans un train, à côté de la vitre où défile le paysage, le réel se colore très vite d’imaginaire, se brouille de vagabondage de l’esprit. Dans le travelling sur cette toile panoramique, l’eau du premier plan rend la lente contemplation du paysage encore plus propice à la rêverie.  Le mouvement du train pourrait être celui d’un bateau qui glisse sur l’eau.

           

          Dans l’enfance du cinéma, contrairement à celle de l’homme, le travelling embarqué a précédé le panoramique. Le cinéma, on le sait, est né en plans fixes. Les opérateurs Lumière fixaient la caméra sur son pied et tournaient la manivelle. Ils ne disposaient pas d’un viseur pour voir l’image qui était en train de s’enregistrer sur le rouleau de pellicule : il leur aurait donc été difficile, sinon impossible, de contrôler un panoramique. L’idée de faire pivoter la caméra sur son axe, qui donnera naissance au panoramique, est une idée relativement tardive dans le cinéma primitif. Pour des raisons techniques (la caméra était solidaire du pied, sans tête permettant de la faire pivoter) mais surtout pour des raisons conceptuelles : il est resté longtemps « non pensable » de changer d’espace en cours de prise en balayant le paysage.  Par contre les opérateurs Lumière ont eu très tôt l’idée de poser leur caméra sur un mobile en mouvement  (un vaporetto à Venise, un train). Les trains n’ont cessé depuis de fasciner les opérateurs de cinéma et les cinéastes. Les rails des chemins de fer du monde entier constituent un immense réseau de rails de travellings,  mobilisables partout et à chaque instant, sans nécessiter aucune installation laborieuse.  Des millions de kilomètres de travelling ready-made en quelque sorte. Jean Mitry a réalisé en 1949 le film Pacific 231, à partir de la musique composée en 1923 par Arthur Honegger en hommage à la locomotive qui portait ce nom. Jean Mitry, qui était avant tout un théoricien, a accompli avec ce film, en quelque sorte, la théorie en acte des rapports rythmiques du montage cinéma et du train comme machine à traverser des paysages.

           

          Il y a une affinité ontologique entre le cinéma et le train, liée à la place et à l’expérience du voyageur-spectateur. Dans un train, le passager se retrouve devant le spectacle du monde qu’il voit à travers la vitre comme devant un écran de cinéma. Des sensations légèrement  hypnotiques et euphorisantes lui parviennent sans effort, dont il a d’autant plus la jouissance passive qu’elles ne dépendent pas de sa volonté. Les deux usagers sont immobiles et assistent, sans effort moteur, au spectacle d’un monde en mouvement, propice à la rêverie et à l’imaginaire. Ils y retrouvent  la sensation existentielle des travellings primitifs de l’enfance : ne pas être véritablement  acteur d’un mouvement qui les emporte, les enveloppe, mais dont tout échappe à leur contrôle : la vitesse, les arrêts et la trajectoire. 

          Le tryptique de Christophe Girardet et Matthias Müller, Locomotion, fait avec délicatesse , sans le côté volontariste du film de Jean Mitry, le tour de ces affinités entre train et cinéma. Affinités visuelles : le train a à voir avec  le battement  lumineux du cinéma, avec la rythmique répétitive  de la pellicule dans le projecteur,  avec l’hypnose stroboscopique suscitée par le défilement du paysage ou des images. Les rails et leurs traverses ressemblent de façon flagrante à une pellicule avec ses interimages. Dans ce montage en triple écran d’extraits de séquences ferroviaires, les deux artistes vidéastes évoquent le mélange de torpeur et d’inquiétude, de rêverie et de pensivité, que suscite le voyage en train chez des personnages qui sont toujours des doubles en miroir du spectateur dans la salle. Ils rendent compte sans pesanteur du train comme machine à fictionner : attendre un train, chercher quelqu’un du regard, courir après un train, poursuivre quelqu’un ou tenter de lui échapper dans les petites boites du jeu de cubes des wagons, s’endormir, rêver. Le titre d’un livre d’entretiens de Luis Bunuel dit bien cette double face entre le paysage qui défile à l’extérieur, et la plongée en soi-même que provoque le voyage en train : « Il est interdit de se pencher au-dedans ». Son dernier film, Cet obscur objet du désir, est précisément un récit composé de flashs backs suscités par un voyage en train. Les plus grands cinéastes - citons Hitchcock et Ozu - ont travaillé  poétiquement cette  affinité ontologique entre train et cinéma. 

           

          Le mot de « panorama »  qui désigne cet ensemble de sept tableaux de 3x3 mètres - peints à l’huile sur toile et juxtaposés pour donner l’illusion d’une toile continue de 21 mètres - relève d’une tradition picturale où la Hollande tient une place historique. Le « panorama Mesdag », peint par Hendrik Willem Mesdag en 1880-1881, se  visite encore à La Haye. C’est le plus ancien conservé dans son état d’origine. Cette fresque en trompe l’œil représente la ville et le port de La Haye, et la longue plage sablonneuse de la station balnéaire qui les jouxte. Elle est constituée d’un cylindre de 120 mètres de circonférence au centre duquel les visiteurs peuvent panoramiquer  sur ce paysage à 360 degrés, sans début ni fin. Le dispositif spectaculaire est construit sur le modèle du panoptique où le regardeur est au centre et fait pivoter sa tête pour embrasser tout l’espace du regard.

          La toile d’Yves  Bélorgey s’appelle « panorama » mais relève-t- elle pour autant du seul panoramique ? Rien n’est moins sûr. Elle n’a pas été conçue pour une vision à 360 degrés puisqu’elle est installée sur un quai de gare de façon linéaire, parallèlement aux voies, ce dispositif la destinant a priori à une vision en travelling. Alors, panoramique ou travelling : quel type de regard cinématographique convoque cette fresque ? Sans doute, et en même temps, les deux. 

          Il y a en effet deux façons de regarder cette œuvre, et le paysage qu’elle représente : un mode « panoramique » et un mode « travelling ».

           

          Si on la regarde de loin, si on l’embrasse tout entière du regard, cette fresque est un panoramique de cinéma exemplaire. J’ai presque envie d’écrire un « panoramique exagéré » comme on qualifie d’« exagérées » certaines perspectives  à effet accentué.  Le propre du panoramique cinématographique classique est de passer d’un cadre fixe (le cadre de départ) à un autre cadre fixe (le cadre de fin), les deux étant souvent pensés de façon relativement  autonomes comme des cadres ayant leur propre équilibre formel. 

          C’est nettement le cas dans cette fresque où l’on peut aisément isoler deux images parfaitement équilibrées et qui pourraient être cadrées de façon autonome à partir du bord gauche et du bord droit.

          Côté gauche :  une image classiquement centrée sur le petit pont au centre, la ligne de fuite dessinée en son centre par la rivière, les maisons rondes de la droite du pont équilibrant parfaitement le grillage du terrain de sport. Ressemblances et différences au sein de la symétrie par rapport à l’axe central. Côté droit : une image tout aussi parfaitement composée et centrée par la ligne de fuite de la route et de la rivière, avec la répartition parallèle des arbres de part et d’autre du pont. 

          Ces deux « images fixes » évoquent plutôt le bandeau inférieur de la Vue de Delft de Vermeer,  avec l’eau et les trouées des portes de la ville, que le « panorama Mesdag ». 

          Considéré dans son ensemble, à une distance qui permet de le percevoir dans sa totalité, ce panorama se présente comme une image à double foyer perspectif, avec ses deux lignes de fuite divergentes dans les deux cadres qui pourraient être ceux de début et de fin d’un impeccable panoramique de cinéma. Entre les deux, la partie centrale,  qui correspond au moment de balayage du panoramique,  cesse d’obéir à la logique de l’encadrement stable et équilibré, et présente un espace d’une autre nature, sans ligne de fuite, un monde convexe, bombé, légèrement anamorphosé, en rupture de représentation avec la géométrie classique des deux extrémités du panoramique. 

           

          Mais si l’on s’approche de cette fresque pour la longer de gauche à droite, au point qu’elle remplisse notre champ visuel, nous immergeant dans ce paysage, sa perception change radicalement de nature. Du panoramique de possession et de maîtrise, des satisfactions de la géométrie et de la perspective, on passe aux plaisirs plus passifs et contemplatifs que sont ceux du travelling d’enfance et du spectateur de cinéma. C’est ce qui se passera pour chaque voyageur au moment où son train finira sa course devant ce tableau. Ce mouvement de parcours latéral de la fresque s’effectuera selon un ralenti progressif qui finira par un arrêt sur image où chaque passager, selon le wagon et la fenêtre qui seront les siens, héritera de « son » cadrage fixe sur ce paysage peint : pour l’un ce sera l’arbre grêle devant le terrain de sport, pour l’autre deux des maisons rondes aux façades rouges, pour un autre encore le pont ajouré avec  son image inversée dans l’eau de la rivière.

          Le plaisir de ce travelling latéral amorti n’est plus de dominer les rythmes visuels dans une vision d’ensemble mais au contraire de se laisser envahir passivement par le rythme imprévisible, si riche ici, des horizontales et des verticales,  par le surgissement inattendu des matières d’arbres, d’herbes, de maisons, de ponts, des modulations de couleurs. Pur plaisir de cinéma.

          Cette toile propose, en regard-travelling, une grande variété de rythmes à la perception visuelle. Ce travelling classique gauche-droite suit en douceur une ligne horizontale souple et légèrement ondulante, jamais monotone ni rigide, qui procure en soi un premier plaisir à l’œil, particulièrement sensible au moment de son envol final sur le pont ajouré de droite. Lors de ce parcours horizontal, le regard ne cesse de rencontrer des verticales d’épaisseurs et de matières sans cesse variées et modulées : le grillage du terrain de sport, le bloc d’immeubles derrière le premier pont, le quadrillage blanc des façades des maisons rondes et rouges, la dentelle des arbres sans feuilles, les fines parallèles graphiques du pont de droite et les deux sillons du chemin de terre. Le rythme qui s’organise entre le parcours horizontal et la rencontre de ces verticales  crée une musique visuelle très pure qui joue de la répétition (le reflet du paysage dans l’eau, les maisons rondes) et de la différence (les deux ponts ; l’immeuble cubique et les maisons rondes rouges ; les maisons rondes rouges et les maisons rondes noires derrière les arbres). La couleur n’est pas le moindre des plaisirs visuels que propose cette fresque au regard travelling. Là aussi plaisir de la douce variation subtile sur une palette raréfiée à l’extrême : on passe par toutes les nuances de l’ocre (des maisons et de la végétation) et du gris vert de l’eau. Aucun représentation d’être humain ne vient entraver le plaisir de nous laisser embarquer dans un mouvement passif, car toute figure focaliserait notre attention sur une anecdote et détruirait la fluide rêverie de ce travelling flottant. 

          Cette œuvre se prête donc avec autant de plaisir à deux expériences du regard réputées  peu conciliables : la vision panoramique et la vision travelling, la vision à distance et la vision en immersion, la vision géométrique stable et la vision dynamique, la posture de maîtrise et celle de l’abandon. Elle exerce la fascination d’une représentation amphibologique. Autant dire que sous son apparente simplicité elle relève d’un grand art , très subtil, de la place et de l’expérience du regardeur, convié ici en tant que voyageur de train, spectateur de cinéma et petit enfant à l’origine en chacun de nous des émotions des mouvements du regard. 

           

          Alain Bergala 

          (le 6 février 2011)

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          Yves Bélorgey est représenté par la galerie Xippas
          www.xippas.com / gpinassaud@xippas.com
          Il vit et travaille à Montreuil-sous-Bois, France
          contact@yvesbelorgey.com

          Yves Bélorgey is represented by Xippas Gallery
          www.xippas.com /gpinassaud@xippas.com
          He lives and works in Montreuil-sous-Bois, France
          contact@yvesbelorgey.com

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          Biographie
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          Yves Bélorgey, vit et travaille à Montreuil-sous-Bois. Depuis le début des années 1990 le sujet principal de ses tableaux et dessins (carrés) est l’immeuble d’habitation moderne. Il peint ces "tableaux d’immeubles" comme des documents. Il enseigne à l’École nationale supérieure d’architecture de Paris-Malaquais.

          Yves Bélorgey lives and works in Montreuil-sous-Bois. Since the early 1990s, the subject of his paintings and drawings (squares) has been the modern apartment block. He paints these ‘tableaux d'immeubles’ as if they were documents. He teaches at the École nationale supérieure d'architecture de Paris-Malaquais.

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          Présentation par Elena Sorokina
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          Des structures architecturales au rythme répétitif, des formes géométriques rigides et angulaires, des massifs en béton ou en briques dans des déserts modernistes des banlieues et des quartiers ‘sensibles’. En 1993, Yves Bélorgey s’invente un programme, initié par une “commande publique fictive”: peindre de manière systématique des immeubles d’habitation collectifs et commémorer ces vestiges des temps modernes, malgré la tendance générale à les faire oublier. A la fois des “mauvais objets”, souvent exclus du champ pictural, et des objets “d’une mauvaise conscience” rappelant parfois des casernes ou des baraquements concentrationnaires, ces complexes architecturaux sont destinés à disparaître. Le programme de Bélorgey va au contre-courant de ces pulsions destructrices. Il propose une stratégie curative, une tentative de préservation (avec beaucoup d’attention pour ces ‘fragments du réel’ en filigrane) : créer un corpus de type archive non-exhaustif, qui, par le biais de la peinture, transformera ces “monuments” mal-aimés et impossibles en “documents historiques” paradoxaux.

          Le Chardonnet, La Rose, Barre Renoir, les Olympiades. Des immeubles au Mexique, en Europe de l’Est, au Japon… Des hommages aux architectes (Renaudie, Gailhoustet, Aillaud…) ou des ensembles constellés autour de thèmes-concepts et réunissant ensemble des tableaux et des dessins dans une exposition (Rue des Pyrénées, Cités-jardins…). Toutes ces enquêtes, à la fois picturales et conceptuelles, constituent un vaste corpus d’œuvres construit au fil des années et ponctué de rencontres et de voyages. La procédure de création est quasi-invariable, voire programmatique. Chaque immeuble, choisi comme un sujet d’investigation, est d’abord minutieusement examiné, tel un véritable ‘objet d’enquête’. Une visite sur place, destinée à recueillir des informations et à réaliser un reportage photographique, a toujours été une étape nécessaire du travail. Les prises de vues sont ensuite assemblées sous forme de collage qui cherche à reconstruire son objet de la manière la plus frontale. Ainsi, parvient-il à échapper aux déformations de la perspective et, en restant le plus objectif possible, à minimiser l’influence subjective que le regard pourrait y apporter.

          La recherche d’objectivité joue un rôle important dans le travail d’Yves Bélorgey. Ses œuvres ne sont pas de simples représentations d’architectures, mais des “documents” qui se veulent “historiques”, capables de témoigner d’une période du temps précise. Le fait qu’il ne s’agisse pas de photographie, mais de peinture (ou de dessin), y ajoute une tension paradoxale, car une peinture est toujours une interprétation du réel – elle le modifie, l’épure, le recrée au lieu de le reproduire comme le fait la photographie, qui le capture tel quel : un ‘objet’ devant un objectif qui se veut objectif (surtout si l’on soustrait la subjectivité inévitable d’un point de vue, à l’origine de toute image). La photographie saisit un flux d’information qu’elle emprisonne dans un moment donné, riche de résidus contingents et de bruits visuels. La peinture, en revanche, permet de garder l’essentiel, de saisir une idée. En synthétisant les données, elle libère son objet des éléments accidentels, trop quotidiens et chaotiques pour être “typiques”, ainsi, elle lui permet paradoxalement de s’élever au statut de “témoin historique”. A l’origine, le format était invariable : 240 cm par 240 cm. Pour contrer la tendance réductionniste de la photographie à miniaturiser son image, ce choix de dimensions permettait aux tableaux de préserver un lien de parenté avec les objets représentés. Grâce à un jeu d’échelle ambigu, renvoyant à la hauteur et au volume des pièces d’un appartement à l’intérieur des immeubles, les peintures restituaient aux bâtiments leur monumentalité initiale. Puis, un format plus serré (150 x 150 cm) est apparu, suivi d’autres changements importants – ou, on pourrait dire, de véritables petites “révolutions”. Une, initiée en 2015, laisse apparaître des intérieurs, longtemps restées implicites, au milieu des façades modernistes ou pas. Elle ne nous éloigne pourtant pas de la préoccupation initiale de Bélorgey pour l’espace public, mais s’inscrit dans la continuité de son programme, car pour lui, habiter un espace, l’approprier, le façonner à notre image, n’est pas seulement une activité privée, mais aussi sociale. En représentant l’intimité envoûtante des espaces privés, il introduit dans ses recherches socio-picturales un nouvel angle de vision.

          Une autre “révolution”, survenue en 2018, concerne une invention d’une nouvelle technique. Ainsi, Bélorgey commence à peindre en appliquant le pigment sec directement sur la toile. Cette technique hybride, qui rapproche la peinture du dessin au graphite, engendre des conséquences visuelles fortes. Les tableaux semblent pénétrés par la lumière. Le pigment sec recouvre la toile d’un velours et laisse la couleur ressortir avec plus de vivacité. Puis, des figures humaines, que ce soient des habitant-e-s des immeubles ou pas, commencent à apparaître dans les paysages urbains, y ajoutant du mouvement mais aussi une poésie fluctuante, comme pour contrarier le caractère statique, voire immuable, des immeubles. Enfin, la “révolution” la plus récente introduit un élément abstrait dans la composition. Faisant passer la figuration à travers une trame qui crée un effet optique fascinant, elle renforce le lien de la peinture avec le médium photographique.

          Les changements, d’ailleurs, poursuivent leur course, car le travail de Bélorgey semble passer par une nouvelle période de transformation. Déjà très présente dans la série dédiée à l’enquête sur les cités-jardins, la nature prend une place de plus en plus importante dans la composition – qu’il s’agisse d’un passage voûté végétale d’une forêt artificielle ou une vue sur le jardin collectif où les éléments architecturaux se noient, devenus effacés et peu perceptibles. Ce thème apparaît comme une sonnerie d’alarme au milieu d’un sommeil encore profond. Voici un nouveau “vestige” en cours de disparition, un “monument” à archiver, à commémorer, bien que qu’il n’appartienne pas que à la modernité, mais à l’âge plus vaste encore – celui de l’anthropocène.

          Architectural structures with repetitive rhythms, rigid and angular geometric forms, and massive concrete or brick constructions, often lost in modernist suburban deserts or "sensitive" neighborhoods... In 1993, Yves Bélorgey conceived a program rooted in a "fictitious public commission": systematically painting collective housing buildings to commemorate these relics of modernity, despite widespread efforts to erase them from memory. These structures, both "undesirable objects" often excluded from the pictorial field and objects of a "guilty conscience" reminiscent at times of barracks or concentration camps, are marked for disappearance. Defying destructive impulses, Bélorgey proposes a curative strategy—an attempt at preservation—infused with close attention and even tenderness for these "fragments of reality." Through painting, he creates a non-exhaustive archival corpus, transforming these unloved and "impossible monuments" into "historical documents."

          Le Chardonnet, La Rose, Barre Renoir, the Olympiades. Buildings in Mexico, Eastern Europe, Japan… Tributes to architects (Renaudie, Gailhoustet, Aillaud…) or ensembles gathered around conceptual themes, bringing together paintings and drawings to constellate exhibitions (Rue des Pyrénées, Cités-Jardins… ) All these investigations, both pictorial and conceptual, form a vast corpus of works built over the years and enriched by encounters and travels. The creative process is almost invariant, even programmatic. Each building, chosen as a subject of investigation, becomes a meticulous ‘object of inquiry.’ Site visits – intended to gather information and conduct a photographic survey – are an essential first step. The resulting photographs are composed into collages that aim to reconstruct their subject as frontally as possible. In doing so, Bélorgey avoids distortions of perspective and, by remaining as objective as possible, minimizes the subjective imprint that the gaze might impose.

          This pursuit of objectivity defines Yves Bélorgey’s work. His paintings are not mere representations of architecture but “documents” intended to serve as “historical” testaments to a specific moment in time. The fact that he chooses paintings (or drawings) over photography as his medium introduces a paradoxical tension: a painting interprets reality – it modifies, purifies and recreates it, rather than reproduces. Photography, meanwhile, seizes its subject as it is: an ‘object’ standing before an objective (and objectifying) lens striving for objectivity (especially if we discount the inevitable subjectivity of a point of view underlying any image). It freezes a flow of information in a given moment, and cannot always escape contingent residues and visual noise. Painting, on the other hand, retains only the essential and captures an idea. By synthesizing the data, it liberates its subject from accidental elements, too mundane and chaotic to be “typical”, elevating it to the status of a “historical witness” – paradoxically, of course.

          Initially, the format was consistent: 240 cm by 240 cm. To counteract reductive tendency of photography to miniaturize its image, this choice of dimensions preserved a connection to the represented objects. Through an ambiguous play of scale - evoking the height and volume of apartment interiors - the paintings restored the buildings’ original monumentality. Later, a more compact format (150 x 150 cm) emerged, followed by other significant changes, or what one might call small “revolutions.” One, initiated in 2015, introduced interiors - long implicit and out of view - among the facades that are sometimes modernist and at other times not. This shift does not stray from Bélorgey’s initial concern for public space but rather extends his program, since for him, the two are linked: inhabiting a space, shaping it in our image, is not just a private activity but a social one as well. By representing the haunting intimacy of domestic environment, he brings a new perspective to his socio-pictorial explorations.

          Another “revolution” involved the invention of a new technique. From 2018 onward, Bélorgey began applying dry pigment directly on the canvas. This hybrid technique that brings painting closer to graphite drawing, has engendered a powerful visual effect. The paintings appear to have been penetrated by light. The dry pigments cover the canvas in a velvety coat, which allows the colors to shine through even more vividly. Subsequently, human (or not) figures representing inhabitants began to appear more and more often in urban landscapes, adding movement and fluctuating poetry to the scenes, as if to counteract the static or even immutable character of the buildings.

          Finally, the most recent “revolution” concerns the representation itself and introduces an abstract element into the composition. By filtering the image through a kind of latticework grid that creates a fascinating optical effect - constantly ‘dissolving’ and ‘reforming’ the painting depending on the movement of the spectator - it strengthens the connection between painting and photography in which such a grid is a necessity, a material condition for the very existence of the reproduced image.

          Besides, the changes continue to unfold, as Bélorgey’s work is entering a new phase of transformation. Already extensively present in the Garden-cities series (Cités-Jardins), nature is taking an increasingly significant place in his compositions – whether it is a vaulted passage of artificial forest or a view of a collective garden where architectural elements fade, hidden behind a green leafy veil. This theme strikes an alarm bell in the midst of a deep auto-oblivious sleep. Here is a new “relic” in the process of disappearing, a “monument” to archive and commemorate, no longer a ‘victim’ of modernism but of a broader era: the Anthropocene.

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          Pour la reproduction des tableaux et dessins :
          © Anne-Lise Seusse (depuis 2006)
          © Guy Nouvet (avant 2006)

          Photographic credits, for the reproduction of paintings and drawings:
          © Anne-Lise Seusse (since 2006)
          © Guy Noubet (before 2006)

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          Les mentions « démoli », « va disparaitre », peuvent compléter la légende.
          Toutes remarques permettant de compléter ces titres pour se rapprocher de la vérité et de l’actualité seront prises en compte.

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          AT2325 (en cours)

          Pigments secs sur toile, 240 x 240 cm
          Vue d’atelier,  février 2025 (AT2325 (1et2)) Lafayette Park à Détroit

          conférence
          Presque documentaire

          ENSA Versailles, novembre 2024